Un ami c'est sacré
Au rebond Jean Philippe Blondel
Actes Sud Junior
Alex et Christian sont deux amis que tout oppose : l'un galère avec sa mère dans un HLM, l'autre est fils d'un riche hommes d'affaires et ne connait que le luxe des villas et des vacances au soleil. L'un a une mère besogneuse, aimante, parfois étouffante, l'autre à un mère enfermée dans sa dépression, oisive et paumée, affublée un mari absent qui se soucie comme d'une guigne de sa famille. La chance n'est peut être pas du coté que l'on croit. Mais les différences, eux, ils s'en moquent car les deux garçons savent bien que les apparences sont trompeuses.
Et même si au final, une fois sortie du terrain de basket où est né leur tandem, ils ne savent pas grand chose l'un deux l'autre, ils sont des amis, des vrais. Même si ce mot fait peur à Alex, car il sonne trop adulte, trop révérencieux, trop sérieux. Pourtant l'amitié c'est quelque chose de sérieux. C'est pour ça que lorsque Christian ne donne plus signe de vie pendant 15 jours, Alex s'affole....
Un petit roman facile à lire, vivifiant pour lequel je suis irrémédiablement tombée en amour.
5 bonnes raisons de lire ce livre :
parce que c'est bien écrit, c'est plein de pudeur, que c'est un texte qui touche au coeur , que ça finit bien sans être culcul la praline pour autant.
parce que çà permet de comprendre que même si une mère, ça nous rend chèvre, ça râle, ça espionne, ça nous affuble de surnoms ridicules, on a quand même sacrément besoin d'elle.
« Mais évidemment, on cède. On s'aide."
parce que d'un drame social peut naitre de belles et grandes choses.
parce que l'amitié quand on a 15 ans, et même après, c'est sacré...
« Un ami, c’est pareil qu’un mec ou une fiancée. C’est même mieux. C’est pour ça qu’on dit une petite amie ou un petit ami – ils sont petits par rapport aux autres. Un ami, c’est plus important qu’un flirt.
Parce qu'on a le stylo qui démange et qu'on a envie de noter quelques phrases à la volée :
« J’aurais bien aimé, moi, que quelqu’un fasse le guet pour moi. Que quelqu’un s’occupe de moi quand je n’allais pas bien. J’aurais bien aimé être épaulée. C’est même un mot qui me donne toujours le vertige, celui-là. Épaulée. J’en aurais pleuré à certains moments de ne pas être épaulée. C’est là aussi que je me suis rendue compte que je n’avais pas vraiment d’amis. J’avais eu des tas de flirts, mais j’avais peu d’amis. Et « peu », c’est juste pour éviter de dire « pas ». Et je l’ai beaucoup regretté. Alors si tu t’inquiètes pour lui, fonce. Même si tu as peur d’être ridicule. Même si ça te paraît débile. Il ne t’en voudra jamais. Et s’il t’en veut, c’est que ce n’était pas ton ami. »